RED MASS (Québec Montréal) Nothingman
Extrait de « Volume 1. Sweet Blasphemy »
(Kizmiaz Rds)
LP 12’’ & Digital
Oh, là c’est sale, c’est humide, sauvage, l’animal ne sera probablement jamais dompté, il y a du crachin, du crachat sans doute. Tiens je remets la main sur quelques petites notes envoyées par Yannick Kizmiaz pour me renseigner sur Red Mass : « Il s’agit du projet de Roy Vucino, un canadien qui a joué dans multiples groupes (Birds Of Paradise, CPC Gangbangs, Honey & Lies, Les Enfants Sauvages, Les Sexareenos, Luxury Rides, Nightseeker, The Cheating Hearts, The Daylight Lovers, The Del-Gators, The Irritations, The Milky Ways). Il a sorti récemment 11 volumes de ses anciens titres ainsi que quelques nouveaux sur autant de labels. Kizmiaz est le seul label à avoir sorti un vinyle ». Je rajoute après l’avoir lu ailleurs que le noyau actuel de Red Mass est composé de Roy Vucino et de sa partenaire Hannah Lewis. Désireux d'explorer de nouveaux paysages sonores et de collaborer avec des musiciens du monde entier, le groupe a réuni plus de 100 artistes et musiciens dans ses rangs. Concernant « Volume 1. Sweet Blasphemy » que dire ? L’œil est vif mais vitreux, le son apparaît sans artifice. Mais qu’est-ce donc ? Du rock à l’état brut ? Du garage en version diabolique ? On y retrouve une partie de l’esprit de Powersolo, des allumés notoires, de Jon Spencer, de la noise. Ce que j’y entends relève autant d’une aventure tentée dans un cosmos accidenté que de divagations intérieures, le tout laissant entrevoir des tourments inquiétants voire insolubles. Le son est cru mais il y a ce reflet huileux, luisant, qui laisse à penser que la version live ne pourra se présenter autrement qu’embrasée, peuplée de larsens, de scarifications sonores. Fous ? Oui, probablement ! Libres ? C’est une certitude. Le rock’n’roll accouche parfois d’objets non identifiés, c’est le cas avec Red Mass, des gueules cassées pour un profil atypique et insaisissable. Il vous faudra ici tenter plusieurs approches, face Nord, face Sud, face Est ou bien Ouest, histoire de se donner l’impression de canaliser la bête. Ce ne sera qu’illusoire évidemment mais l’espoir fait vivre non ? En sélection je dirais « Needles and pins » qui commence comme le « Sympathy for the devil » de qui vous savez, « Goodvibes city »
et « Nothing man ».
(
kizmiazrecords.bandcamp.com)
